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Y a-t-il un lien entre malbouffe et dépression ?

Plusieurs études successives (entre 2012 et 2018) ont montré qu’une consommation régulière de produits gras saturés pouvait avoir une incidence sur les risques dépressifs.

C’est vrai. Il y a bien un lien entre dépression et fast food. Si à première vue, la consommation d’un BigMac ou d’un hot-dog ne fait pas de vous quelqu’un de dépressif – à la rigueur en surpoids – à y voir de plus près, les adeptes de la restauration rapide seraient tout de même plus sujets à développer ce type de troubles psychiques. Une étude menée par des scientifiques de l’Université de Las Palmas de Gran Canaria et de l’Université de Grenade en Espagne, a montré en 2012 que plus l’on consomme de restauration rapide, plus l’on a de chances de vivre une dépression. Les consommateurs de beignets, hamburgers, pizzas, gâteaux et autres plaisirs gras, sont 51% plus susceptibles de devenir déprimés.  

Changement dans les sources de matières grasses

L’explication principale se trouve, selon l’un des chercheurs, dans un changement radical des sources de matières grasses de l’alimentation occidentale. Certains types de gras bénéfiques ont été remplacés par les gras saturés et trans, d’où leur possible effet néfaste sur le cerveau. Outre leurs effets délétères sur le cœur, les acides gras trans sont associés à une dégradation de la mémoire et de la fonction cognitive globale. Une mauvaise alimentation serait responsable d’une inflammation systémique de tout le corps pouvant transporter des molécules pro-inflammatoires dans le cerveau, pouvant elles-mêmes affecter les neurotransmetteurs responsables de la régulation de l’humeur. 

Un mode de vie propice à la dépression

Un autre lien de cause à effet, indirect cette fois, semble également s’établir : les personnes ayant un régime alimentaire basé principalement sur la junk food, ont généralement un mode de vie qui peut conduire à la dépression. L’étude a en effet révélé que ces personnes entrent plus facilement dans la catégorie des célibataires, travaillent plus de 45 heures par semaine, fument des cigarettes et mènent une vie sédentaire. Un “cocktail” conjoncturel qui peut favoriser les états dépressifs. 

Une étude plus récente (2018), issu de la revue Molecular Psychiatry, montre à l’inverse que les adeptes d’un régime méditerranéen traditionnel à base de poissons, fruits, noix et légumes sont beaucoup moins exposés.